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  • dominique57marchal

Des Ardennes à la cité de Butte à Villerupt


La construction de la cité de Butte a démarré en 1895 et s'est poursuivie jusqu'à l'entre-deux-guerres


S’il y a une image de mon enfance gravée dans ma mémoire, c’est bien celle de la cité de Butte à Villerupt. Mes grands-parents paternels, elle Ardennaise, lui Vosgien, s’y sont installés au début des années 30 et y ont vécu jusqu’à leur décès. Ma grand-mère Renée était née en 1907 aux Mazures dans les Ardennes forestières. Elle avait rencontré mon grand-père Fernand qui était commis boulanger, à Nouvion-sur-Meuse, ils s'étaient mariés puis avaient tenu une boulangerie à Mohon (aujourd'hui un quartier de Charleville Mezières). C'est dans cette ville que mon père était né. Puis ils avaient émigré vers la Lorraine sidérurgique où mon grand-père fut embauché comme boulanger par la coopérative de Micheville. J'ai retrouvé l'adresse de la famille à l'époque sur les registres numérisés du recensement de Villerupt de 1936. Voici la ville et la cité de Butte, telle qu’elle avait dû leur apparaitre à leur arrivée.

« Ils emménagèrent à Villerupt, département de Meurthe et Moselle, dans une maison jumelée de la cité de Butte.

L’autocar les déposa au centre de la petite ville, qui était située dans un trou sans rivière apparente, surplombée par des hauteurs couvertes de bâtiments. Sur l’une des côtes, il y avait des grandes maisons à plusieurs étages, et un peu plus loin, des ateliers d’usine à perte de vue. Sur la côte d’en face, se trouvait leur cité, un alignement de quatre rangées parallèles de maisons cubiques, disposées en gradins. On aurait cru le double sourire d’une personne dotée des dents du bonheur. Sur la troisième rangée, des dents étaient encore en construction. Perpendiculairement aux rangées de maisons, des escaliers montaient du centre-ville jusqu’en haut de la cité, longeant les jardins rectangulaires et pentus qui prolongeaient chaque maison. Le logement attribué à la famille de Fernand se trouvait dans la première rangée en montant, exactement au numéro 68 de la rue des Tilleuls. Les rues se succédaient en lacet depuis le bas, si bien que les rares automobiles qui passaient pouvaient parcourir toute la cité en un seul fil continu. Chaque maison, qui comportait un rez-de-chaussée et un seul étage, avait deux entrées et abritait ainsi deux familles d’ouvriers. »

(extrait de mon roman Aïeules ardennaises )

Quand j'étais petite, ma grand-mère, récemment veuve, me gardait parfois dans sa petite maison de la cité de Butte. L' hiver, elle mettait une couverture chauffante électrique sur mon lit et l'été, elle me régalait des fraises de son jardin. L'image de la cité toute entière, je l'ai imprimée de la côte d'en face, quand les arbres ne cachaient pas encore la vue. En face de la cité de Butte, il y avait (et il y a toujours) le cimetière où ma grand-mère m'emmenait en promenade jusqu'à la tombe de mon grand-père.

Que ces quelques lignes puissent faire sortir Renée et Fernand Marchal de l'oubli !

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